La Suède avec son chien

🐾 Road trip vers la Suède

Par Urielle, dogue allemand, reporter à grandes pattes

Étape 1 : Une très (très !) longue journée

Mercredi 28 mai – De Liège à Helsingborg
Distance parcourue : plein de kilomètres. Heure de départ : beaucoup trop tôt. Heure d’arrivée : j’étais KO.
Heure de réveil de maman : 5h.
Moi ? J’étais déjà debout, prête à partir. Enfin… presque.

🚗 En voiture, Simone !

5h tapantes : le bip de l’alarme sonne. Papa grommelle, maman s’active, et moi je surveille du coin de l’œil mon sac de croquettes. C’est bon, il est dans le coffre. La banquette arrière est installée, les coussins sont là. Je saute dans la voiture et hop, direction le nord, très loin au nord.

Après 650 km de route depuis Liège jusqu’à Puttgarden (oui, ça fait long, même en dormant la moitié du temps), on embarque sur le premier ferry entre Puttgarden et Rødby. Cette fois, je suis montée sur le pont avec mes humains. Un peu de vent dans les oreilles, un museau en l’air pour sentir les embruns, et hop ! quelques photos plus tard, retour dans la voiture pour la fin de la traversée. 45 minutes chrono. Ensuite, 200 km à traverser au Danemark, soit deux heures bien plates et bien vertes. Moi ? J’ai enchaîné avec une deuxième sieste. Il faut ce qu’il faut. Arrivés à Helsingør, on embarque sur le deuxième ferry direction Helsingborg. Et là, bonne surprise : on a pu rester dans la voiture tous les trois. Pas de stress, pas de bruit étrange, juste une traversée paisible à l’ombre. Je n’ai même pas bougé une oreille. À peine 20 minutes plus tard, j’ai mis les pattes en Suède pour la toute première fois. Wouf, mission accomplie.

Les principales étapes

Göteborg

Bohuslän

Torsö

Côte Baltique

Ystad

🚢 Entrée officielle en Suède : moi aussi, j’ai mon passeport !

À la sortie du ferry entre Helsingør et Helsingborg, on passe la douane suédoise. Mes humains avaient bien fait les choses :

  • Passeport européen à jour

  • Vaccin contre la rage bien noté

  • Et surtout, déclaration d’entrée sur le site des douanes suédoises quelques jours avant (je ne suis pas un colis, mais faut quand même m’annoncer).

On s’est donc arrêtés à la sortie du ferry. Une agente, blonde, a vérifié mon numéro de puce et le passeport. 💡 En Suède, tous les chiens venant de l’étranger doivent être déclarés à l’arrivée, même pour les vacances ! 🎉 Tout était en ordre : j’étais officiellement autorisée à poser mes patounes sur le sol suédois.

Arrivée à Helsingborg

19h30, enfin à destination. L’hôtel, Home Hotel Grand Helsingborg accepte les chiens, oui… mais avec supplément ! 👉 300 SEK (environ 26 euros), peu importe qu’on reste une ou trois nuits. Moi, je suis restée polie à la réception, mais maman a levé un sourcil. Dans la chambre, bonne surprise : un coussin m’attendait.
Mauvaise surprise : je n’y rentrais qu’à moitié. J’ai essayé… sérieusement. Trois fois. En diagonale. En boule. En mode “limace”. Rien à faire. Heureusement, mon coussin personnel était dans le coffre. Côté repas, c’était un peu le casse-tête : les chiens ne sont pas admis dans le restaurant intérieur. Il y avait bien une terrasse, mais… trop froid ce soir-là.
Résultat : mes humains ont dû prendre des plateaux-repas dans la chambre. 💡 Astuce gourmande : pensez à charger vos assiettes avec plus de brochettes de poulet que nécessaire, comme ils l’ont fait. J’ai eu ma dose de réconfort.

👉 La fiche complète de cet hébergement est disponible dans notre section “Dog-Friendly Places”.

Matin calme à Helsingborg (enfin… presque)

Réveil en douceur ce matin. Enfin, façon de parler : maman était déjà debout aux aurores. On est parties toutes les deux pour une petite balade sur la place Stortorget, juste derrière l’hôtel. Il y avait une belle église en briques (Sankta Maria kyrka), plein de cafés et de restaurants en terrasse, quelques moineaux matinaux, et moi au bout de ma laisse, museau au vent. Un vrai moment privilégié entre filles. Pendant ce temps, papa dormait encore.

Mais pas pour longtemps : l’heure du petit déjeuner en solo approchait. Comme la veille, mes humains ont dû y aller chacun leur tour.

Avant de quitter Helsingborg, on est allés tous les trois dans le parc autour de la tour médiévale Kärnan. Une vraie séance photo avec papa à la manœuvre ! Il disait : “bouge pas”, “regarde là”, “tourne un peu la tête”… Comme si c’était facile de garder une pose avec tous ces oiseaux en arrière-plan

Nous n’avons peut-être pas donné suffisamment d’importance à Helsingborg.  Nous pensons que cette ville vaudrait bien la peine d’y passer 2 nuits pour la découvrir. Une ville bien plus à taille humaine que Goteborg, une ville avec de nombreux espaces verts. Nous regrettons de n’y avoir passé qu’une nuit _ A voir et à découvrir absolument.

Les humains de You

Jour 2 – jeudi 29 mai

🚗 En route vers Göteborg

Et puis hop, tout le monde en voiture direction Göteborg. Moi ? J’étais déjà calée sur la banquette arrière avant que papa ait fini de régler les rétros.

Après un trajet sans histoire depuis Helsingborg, l’entrée dans Göteborg, c’est une autre affaire : ville immense, grands axes routiers, zones industrielles, et surtout… un centre-ville en travaux. Même le GPS paniquait. “Tournez à droite” (impossible, c’est un trou). “Prenez la prochaine sortie” (elle n’existe plus). Bref, ambiance Tetris urbain.Autant dire que le charme scandinave, on ne l’a pas senti tout de suite.

🏡 Waterfront Cabins : une caserne tout en bois et en métal

À l’arrivée… disons-le franchement : ça surprend. Le site des Waterfront Cabins, c’est une enfilade de bâtiments en bois de différentes couleurs, reliés par des passerelles métalliques. Un peu comme une caserne modernisée, ou une colonie de vacances futuriste.Pas franchement cosy, ni poétique, mais… fonctionnel.

👉 Ce lieu fait partie d’un projet de réhabilitation urbaine du quartier portuaire de Frihamnen, encore en pleine transformation. On vous racontera tout ça dans un article à part.

Heureusement, les alentours offrent des berges accessibles, un peu de verdure et même des chemins pour se balader tranquillement avec moi.
Et ça, ça compte. Dès notre installation, j’ai trouvé ma place préférée : un immense appui de fenêtre dans notre mini-logement.
Parfait pour surveiller les voisins, compter les mouettes ou piquer un somme en hauteur comme un félin de luxe.

👉 La fiche complète de cet hébergement est disponible dans notre rubrique “Dog-Friendly Places” mais également quelques explications sur la réhabilitation du site industriel de Frihamnen

Jour 3 – vendredi 30 mai

🐶 Trop de ville pour une grande chienne

Après notre arrivée dans Göteborg, le constat était clair : trop de bruit, trop de chantiers, trop de stress, et franchement, pas l’idéal pour une doguette comme moi. Alors ce matin-là, mes humains ont dit : c’est bon, on quitte le vacarme. Direction les îles !
(Parce que oui, ce voyage est pensé aussi pour moi 🐾)

🚢 En route vers Styrsö et Vrango

Départ du petit port de Saltholmen, à quelques minutes en voiture du centre de Göteborg. On grimpe à bord d’un ferry direction Styrsö
Mais petite erreur d’orientation : on s’est trompé d’arrêt 😅Au lieu de Styrsö Skäret, on a débarqué à Styrsö Bratten. Et tant mieux ! Cette erreur nous a offert une belle découverte : le Café Öbergska, niché dans un jardin plein de fleurs et de plantes aromatiques. Une terrasse ensoleillée, des tables accueillantes.

Après cette halte, on a pris le temps de marcher jusqu’à Styrsö Skäret. Des petits sentiers, des maisons rouges typiques et des panoramas à couper le souffle. J’ai même posé pour quelques photos (il faut bien alimenter mon fan club 🐾). Une vraie bouffée d’air frais et de tranquillité.

On a repris le ferry pour Vrångö, une île encore plus sauvage. Là, c’était mon moment : balade au bord de l’eau, rochers à escalader, longues pauses nez au vent. Et toujours ces bruits de nature, sans voiture ni klaxon. Juste le bruit des oiseaux et de mes griffes sur les cailloux.

Avant de reprendre le ferry pour rentrer, on a fait une dernière pause au Popsicle Café, juste en face de l’embarcadère. La terrasse était baignée de soleil, et les serveuses super attentionnées avec moi.  J’étais crevée, alors je me suis tout simplement affalée sur la terrasse, les babines au vent.

🚢 Retour à Göteborg (et à la réalité sonore)

Pas de sieste dans le ferry cette fois-ci : les bruits de moteur au départ et à l’arrivée sont vraiment puissants, et ça me stresse à chaque fois.
Je me suis bien collée à mes humains pour rester zen jusqu’au bout. Heureusement, une petite balade au bord de l’eau près des Waterfront Cabins a aidé à relâcher la pression.  Demain, on quitte Göteborg pour rejoindre Smögen, et là, il paraît qu’on va voir des couchers de soleil de rêve. J’ai hâte !

« Ici, les rochers parlent bas, le vent s’infiltre dans les pins, et les cabanes rouges regardent la mer. »
Bienvenue dans le Bohuslän

Jours 4 à 7 – Séjour à Kungshamn

Repos, découvertes et premières impressions du Bohuslän

Après les ferries, les klaxons, les détours et les bruits de moteurs… enfin un peu de silence. Direction Kungshamn, juste en face de Smögen, pour trois nuits de pause bien méritée. Cap sur le Wiggersvik Camping, entre mer et rochers. À notre arrivée, maman a cligné des yeux, regardé le chalet en bois perché sur son promontoire… et s’est exclamée : “Waouw, c’est génial vu d’ici !” Mais… c’est en ouvrant la porte que l’ambiance s’est un peu gâtée. Lino d’un autre temps, cuisine qui sentait bon les années 70. Bref, pas exactement le grand luxe.  Moi ? Aucune plainte.  On m’a installé mon coussin préféré à l’ombre sur la terrasse, avec vue sur les pins et l’eau en contrebas. J’ai même trouvé un lit oublié dans la chambre d’appoint, parfait pour mes siestes impromptues. Adopté direct.

Une après-midi pour souffler

Pas de programme, pas de pression. Les humains ont déballé les affaires, râlé un peu sur les placards vintage, pendant que moi, j’étais en mode relaxation intégrale sur ma terrasse ombragée. En fin d’après-midi, on est allés explorer les rochers derrière le camping.
Un sentier sauvage, la mer qui s’étire au loin, une lumière douce sur les maisons rouges. Un petit goût de Scandinavie paisible, comme on l’espérait.

Fin de journée… sans soleil, mais avec tranquillité

Juste avant le dîner, maman et moi avons testé la fameuse “plage pour chiens” indiquée sur le plan du camping.
Plage ? Eh bien… une zone rocailleuse à peine dégagée, parfaite pour les fous de l’eau, ceux qui se jettent dedans sans réfléchir Mais moi ? Je suis une grande dame. J’ai regardé les vaguelettes, j’ai testé du bout des coussinets… et j’ai fait demi-tour sans regrets. Pas de coucher de soleil flamboyant ce soir – juste un ciel voilé, une brise douce, et un grand calme qui fait du bien. Et moi, installée sur mon coussin à l’ombre, j’ai dormi d’une seule oreille.
On m’a dit que Smögen, c’était autre chose…

🐾 Smögen, ses cabanes rouges… et mon museau qui voit en gris

Alors là, on m’avait vendu du rêve. “Tu verras Urielle, Smögen, c’est magique ! Les petites maisons de pêcheurs rouges, une carte postale vivante…”
Oui, bon. Rouge, vert, bleu ? Moi, j’ai une vision canine du monde, hein. Tout est plus ou moins beige dans ma tête. Alors vos cabanons de pêcheurs, ils auraient pu être violets à pois dorés, je vous aurais sortie exactement la même tête.

Et puis soyons honnêtes : même si c’est joli, pour moi, c’est pas marrant. Parce que qui dit “lieu touristique” dit aussi… laisse obligatoire.
Alors pas de galop improvisé, pas de petite trempette dans le port, pas même le droit de renifler un vieux filet de pêche oublié sous une barque. Non. Collée à maman. En laisse. En mode trottinette sage. Mais faut avouer que même en niveaux de gris, le port de Smögen a un certain charme.
Des bateaux qui vont et viennent, quelques promeneurs (en ce début juin, car en pleine saison touristique, ça doit s’agiter comme des fourmis), des odeurs de poisson dans des restaurants dans lesquels je ne suis pas la bienvenue (juste aux terrasses, mais bon le temps ne s’y prête pas …) Et surtout, des passerelles en bois à arpenter le museau au vent (ou collée à maman, donc, mais avec panache).

🎨 Le saviez-vous ? Le “rouge Falun”, pas juste pour décorer

Le fameux rouge que l’on retrouve partout en Suède, c’est le “rouge Falun” (Falu rödfärg). Un pigment ancien, naturel, à base de cuivre extrait des mines de Falun. Il est utilisé depuis des siècles pour protéger le bois des maisons contre le vent, l’humidité et les petites bêtes.
Rustique, solide, intemporel.

« Bon… même avec une touche d’ocre minérale, ça reste du beige dans mes yeux de dogue. »

Fjällbacka – Les jolies ruelles et les longues balades… en laisse, bien sûr

Soyons clairs. Fjällbacka, c’est très joli. Trop joli, même.
Le genre d’endroit où tes humains s’exclament toutes les deux minutes :

“Regarde cette maison !”
“Oh, celle-là, je pourrais vivre ici…”
“Enfin… trois mois par an, parce qu’on est quand même en Suède.”

Mais pour moi, Urielle, dogue en mission tourisme, cette journée avait un goût bien particulier : celui de la laisse qui tire et de l’absence totale de liberté. Dès notre arrivée sur le parking, c’était plié. On a tourné à gauche et on a commencé à serpenter dans de jolies ruelles bordées de maisons parfaites, avec leurs volets blancs et leurs jardins trop bien entretenus pour qu’un chien puisse y faire un pas. Tout est beau. Tout est propre.
Tout est interdit.  Pas question de vadrouiller au gré des odeurs. Pas question de piquer un sprint vers une mouette. Non. En laisse. Collée à maman. Avec interdiction de baver sur les clôtures en bois.

🏡 Ville de riches ou catalogue d’inspiration Pinterest ?

Après cette boucle dans les hauteurs, on est revenus vers la voiture… et là, direction l’autre côté. Balade le long de l’eau, entre pontons privés, cabanes de pêche repeintes et yacht prêts pour la photo Insta.
C’est beau, oui. Mais tu sens bien que c’est pas fait pour les grandes foulées poilues. On chuchote presque, ici. Et moi, je me demande si j’ai le droit de respirer bruyamment. Maman, elle a regardé les maisons et les pontons en soupirant :

“Tu crois qu’il y a vraiment des gens qui vivent ici ou c’est juste des maisons de vacances pour les riches ?”
Moi, j’avais déjà ma réponse : aucun chien ne vit ici à l’année. Je te le garantis.

🧗 Papa, l’alpiniste du dimanche

Et puis, la cerise sur le kladdkaka : Papa a voulu grimper le Vetteberget. Tu sais, la falaise au-dessus du village, avec vue à 360 degrés et tout le tralala.  Mais maman et moi, on a décidé qu’on avait atteint notre quota de perfection Pinterest pour la journée.
Retour à la voiture, fenêtres entrouvertes, sieste improvisée. Pendant que monsieur escaladait du granit en mode randonneur conquérant, nous, on écoutait les mouettes en grignotant des biscuits secs.

Urielle a son avis mais nous vous partageons aussi le nôte 🙂 Smogen, c’est la carte postale touristique, dont toutes les photos de tous les voyageurs font le tour du monde. Sinon, il y a une belle balade sur les rochers qui vaut bien la peine (sauf qu’à mi-parcours on s’est fait rincés) ! Fjallbacka, c’est beau ! C’est un village, à contrario de Smogen qui, pour moi est un lieu touristique exclusivement. Donc je trouve que ça vaut la peine d’y passer une après-midi et de profiter de l’ambiance.

🐾 Enfin libre !

Sur le chemin du retour vers Kungshamn, après une journée à trottiner en laisse comme une princesse bien élevée, maman et papa ont eu la meilleure idée du monde : un petit détour sauvage près de Bovallstrand. Là, dans une crique tranquille, loin du flot de touristes et des interdits à quatre pattes, plus personne pour me retenir. J’ai bondi, j’ai couru, j’ai tourné en rond comme une folle, j’ai grogné de joie, sauté dans les buissons, aboyé au vent. Bref, j’ai pété un câble. Et c’était génial. Pour la première fois de la journée, je me suis sentie à ma place.

Comme quoi, le plus beau spot, c’est souvent celui qu’on ne cherchait pas.

“Ici, la forêt touche l’eau, les pontons grincent doucement, et le lac respire en silence.”
Bienvenue au bord du Vänern

Jours 8 à 10 – Découverte de Torso

Après trois nuits sur la côte du Bohuslän, entre les rochers de Smögen et les ruelles de Fjällbacka, on a plié bagage. Direction : l’intérieur du pays.
J’étais un peu sceptique, moi, à quitter la mer, mais bon… maman avait parlé d’un immense lac à découvrir. Le lac Vänern, qu’ils disent.
5 650 km² d’eau douce – apparemment, c’est le plus grand de Suède. Une mer sans sel, sans marée… mais avec tout plein d’odeurs nouvelles. J’étais partante.

Sur la route, on a fait une pause à Lidköping. Enfin une étape digne de ce nom : pas de muselière urbaine, pas de touristes, pas de laisse ! J’ai pu trotter librement depuis le Seaside View Point jusqu’au port, avec le museau dans le vent et les oreilles en mode radar.
Le lac Vänern ? Gigantesque. J’ai entendu maman dire que c’était le troisième plus grand d’Europe… ça en fait de l’eau.
Mais moi, vous me connaissez : l’eau, c’est joli de loin. Très loin.

Après la pause à Lidköping, on a repris la route pour rejoindre l’île de Torsö. Oui oui, une île sur un lac. Moi non plus je ne comprenais pas trop, mais tant que ça ne veut pas dire “prendre le bateau”, je suis partante. Arrivés à notre logement, le Laxhall Hotell Krog Konferens, maman était aux anges : de jolies maisons d’un étage, toutes orientées face au lac, avec une grande terrasse en bois. Mais l’euphorie n’a pas duré. Pas de barrière autour de la terrasse (et moi, je suis du genre à vouloir explorer), et surtout… un escalier traître pour accéder à la porte. Un truc en bois ajouré, sans contre-marches, complètement anti-dogue allemand. J’ai bien failli y laisser mes deux pattes arrière. Résultat : j’ai attendu qu’on m’aide, comme une princesse en détresse. Heureusement, une fois installée, j’ai retrouvé ma place dans un canapé. 

Torso Beach

Ah, cette plage ! Petite, sauvage, bordée de forêt…  Pas de panneau « interdit aux chiens », pas de gamin qui crie, pas de touriste en claquettes.
Juste nous, le vent et ce sable blond parsemé d’herbe folle. J’ai bondi comme une jeune gazelle (ou presque), le nez au sol, la queue en drapeau, complètement libre de poser mes grosses patounes où bon me semblait. Maman me lançait ma balle ou/et un baton et parfois, difficile de savoir dans quelle direction je devais courir en premier.  C’était trop bien !

Le lendemain, on a pris un sentier derrière notre hébergement. Pas besoin de carte : le museau mène, les oreilles écoutent, et les pattes suivent. On a traversé une forêt de pins silencieux, le sol couvert de mousse et de racines qui jouent aux pièges à bipèdes. Puis, au détour d’un virage, la vue : le lac Vänern, immense, infini, brillant sous un ciel changeant. Même moi, qui n’aime pas l’eau, je suis restée un moment à le regarder sans broncher. C’est dire comme c’était beau ! Le sentier descendait vers les rochers. Des vrais, massifs, polis par le vent et les années. Je me suis installée sur l’un d’eux, bien à plat, les coussinets au frais, et j’ai observé. Pas besoin de jouet, pas besoin de friandise. Juste ce moment suspendu.

Torsö, le paradis du chien tranquille !

Pas de foule. Pas de circulation. Pas de stress. Juste de la nature, des odeurs, des siestes et des balades sans fin. J’ai trouvé mon rythme ici. Pas besoin de courir. Juste de flâner.

Pour finir cette belle parenthèse au bord du lac, maman a eu droit à son coucher de soleil ! Perso, je me fiche un peu de voir cette grosse boule descendre sur l’eau, mais si maman est contente, moi aussi ! Demain, départ pour Nykoping et d’autres aventures.

« Ici, la rivière de Nyköping s’évase dans des quais de bois paisibles. Ailleurs, les sentiers serpentent, traversent îlots sauvages et petites criques — même les grandes pattes s’y épanouissent. »
Bienvenue à Nyköping et dans la réserve de Stendörren.

Jours 11 à 13 – Nykoping

🐾 En route vers Nyköping

Ce matin-là, on a quitté Laxhall sous un ciel pâle et silencieux. Le lac dormait encore, et moi j’ai pris une dernière bouffée d’air au bord de l’eau avant de grimper à bord. Direction Nyköping. Sur la route, rien ne dépasse. Les limitations sont claires, les radars bien visibles, et mes humains — comme de vrais Suédois d’adoption — roulaient réglo, tranquilles, posés, pendant que je m’installais pour ma traditionnelle sieste de trajet. Le paysage ? Des forêts, des champs, des maisons rouges ici et là. Pas grand-chose à flairer depuis l’arrière du véhicule, mais une atmosphère calme et ordonnée, comme j’aime. On s’est arrêtés une fois  — pause eau, pipi, gratouilles — parce que voyager avec un dogue, c’est du sérieux. Puis l’air a changé. Plus frais, plus salin. La mer se rapprochait. On a traversé quelques ponts, longé une rivière, et Nyköping s’est doucement dévoilée. Une ville à taille humaine, posée entre terre et Baltique. L’endroit parfait pour poser les pattes quelques jours.  On est arrivés en ville en début d’après-midi. La rivière coulait tranquillement entre les quais, et tout avait l’air… bien rangé. C’est vraiment une spécialité suédoise, ça : les choses sont calmes, propres, silencieuses, comme si tout le monde savait parfaitement où il devait être.

L’hôtel s’appelait Home Hotel Kompaniet, et je vous le dis tout de suite : pas mal du tout pour un grand chien comme moi.
Dès qu’on est entrés dans la chambre, j’ai flairé un truc : on m’attendait. Sur place :

  • un drap posé sur le canapé, pour que je puisse y grimper sans (trop) culpabiliser,

  • un coussin au sol – bon, il faisait la moitié de moi, mais c’est l’intention qui compte,

  • et une gamelle déjà installée. J’aurais préféré qu’elle soit pleine, mais on ne peut pas tout avoir.

Bref, j’ai vite pris mes marques. Mes humains aussi, même si les chiens ne sont pas admis au restaurant. La réceptionniste leur a proposé une table près de l’accueil, mais ils ont choisi de descendre chacun leur tour pour manger. Pendant ce temps-là, moi, je gardais la chambre – comme une grande, digne et affalée sur le canapé.

Une fois tout le monde installé, on est sortis. L’hôtel est idéalement situé : il donne directement sur la promenade qui longe la rivière. Autant vous dire que mes pattes n’ont pas eu besoin d’être motivées longtemps. À droite, un petit sentier tranquille, bordé d’herbe haute et de bancs. L’eau coulait doucement, des mouettes criaient au loin, et l’air sentait bon l’herbe fraîchement coupée. C’était calme. Fluide. Je marchais sans tirer, juste le nez au ras du sol, avec ce bonheur simple d’être ensemble, en mouvement, sans but précis. La balade nous a menés jusqu’au parc de Vallarna, un bel espace vert au pied des vestiges d’un ancien château. Là, j’ai pu trotter un peu plus, grimper sur les rochers et me poser à l’ombre pendant que mes humains prenaient quelques photos. Ici, le temps s’écoule lentement, entre rivière, feuilles et silence.

🐾 Une journée à Stendörren – Le tour d’Apskär

Le lendemain, on a roulé jusqu’à Stendörren, une réserve naturelle en bord de mer, là où la forêt touche l’eau et où les rochers plongent directement dans la Baltique. Nous avons choisi de faire le tour de la petite île d’Apskär, une boucle d’environ 2,5 km. Le chemin, bien balisé, passe entre rochers, bosquets de trembles et passerelles en bois. Une balade comme je les aime : du calme, des odeurs, du vent frais, et juste assez de relief pour faire travailler les coussinets. Tout s’est bien passé… jusqu’à la fameuse passerelle en métal. À l’aller, confiante et naïve, je l’ai traversée sans me poser de questions.
Mais au retour, ah ! J’ai reconnu le piège : cette passerelle bouge sous les pattes. Je me suis arrêtée net. Impossible d’avancer.
Mes humains ont tenté la négociation, les encouragements, le ton doux… rien n’y faisait. Il a fallu insister, rassurer, supplier un peu, et finalement, dans un grand moment de courage digne d’un film, j’ai accepté de passer.

Le reste du sentier s’est déroulé sans encombre, avec des vues magnifiques sur la mer, des pierres tièdes sous les pattes et des trembles frémissants tout autour. Pas de baignade pour moi, bien sûr – je me suis contentée de tremper les pointes des pattes, comme toujours, histoire de faire illusion.  C’était une vraie parenthèse sauvage, à ma mesure : pas trop longue, pas trop difficile, mais pleine de sensations.

🐾 Dernier soir à Nyköping – Une promenade entre ville et verdure

Après notre journée à Stendörren, on a décidé de profiter encore un peu de Nyköping avant de reprendre la route. En fin de journée, nous sommes partis pour une dernière balade, le long de la rivière, côté port. La promenade est large, calme, bordée de petites terrasses, de bateaux amarrés et de quais en bois. En avançant, nous avons rejoint un grand parc urbain, un peu plus animé, mais toujours paisible. Et au bout du parc : une zone dédiée aux chiens, bien aménagée, avec assez d’espace pour trotter librement et se dégourdir les pattes. J’ai fait le tour, reniflé quelques herbes et couru librement après un bâton.  Sur le chemin du retour, tout était calme. L’eau, les pas, le vent dans les arbres. Une soirée simple, juste comme il faut pour clore une étape. Demain, une nouvelle ville nous attend.

🗺️ Stendörren, un archipel entre terre et mer

Située sur la côte sud-est de la Suède, entre Nyköping et Trosa, la réserve naturelle de Stendörren s’étend sur environ 923 hectares. Elle fait partie d’un archipel côtier typique de la mer Baltique, composé de nombreux îlots, presqu’îles et chenaux peu profonds. Son nom, “la porte de pierre”, fait référence à son rôle historique de passage vers l’archipel extérieur. Aujourd’hui, Stendörren est un lieu de promenade accessible à tous grâce à un réseau de passerelles en bois qui relient les petites îles entre elles, permettant de marcher littéralement “au-dessus de la mer”. On y trouve des sentiers balisés, des zones de pique-nique, quelques cabanes d’observation, et une belle variété de paysages : rochers polis, forêts claires, prairies littorales et criques abritées. C’est une zone protégée, à la fois facile d’accès et vraiment dépaysante, idéale pour une découverte en douceur du littoral suédois.