La Suède avec son chien

🐾 Road trip vers la Suède

Par Urielle, dogue allemand, reporter à grandes pattes

Étape 1 : Une très (très !) longue journée

Mercredi 28 mai – De Liège à Helsingborg
Distance parcourue : plein de kilomètres. Heure de départ : beaucoup trop tôt. Heure d’arrivée : j’étais KO.
Heure de réveil de maman : 5h.
Moi ? J’étais déjà debout, prête à partir. Enfin… presque.

🚗 En voiture, Simone !

5h tapantes : le bip de l’alarme sonne. Papa grommelle, maman s’active, et moi je surveille du coin de l’œil mon sac de croquettes. C’est bon, il est dans le coffre. La banquette arrière est installée, les coussins sont là. Je saute dans la voiture et hop, direction le nord, très loin au nord.

Après 650 km de route depuis Liège jusqu’à Puttgarden (oui, ça fait long, même en dormant la moitié du temps), on embarque sur le premier ferry entre Puttgarden et Rødby. Cette fois, je suis montée sur le pont avec mes humains. Un peu de vent dans les oreilles, un museau en l’air pour sentir les embruns, et hop ! quelques photos plus tard, retour dans la voiture pour la fin de la traversée. 45 minutes chrono. Ensuite, 200 km à traverser au Danemark, soit deux heures bien plates et bien vertes. Moi ? J’ai enchaîné avec une deuxième sieste. Il faut ce qu’il faut. Arrivés à Helsingør, on embarque sur le deuxième ferry direction Helsingborg. Et là, bonne surprise : on a pu rester dans la voiture tous les trois. Pas de stress, pas de bruit étrange, juste une traversée paisible à l’ombre. Je n’ai même pas bougé une oreille. À peine 20 minutes plus tard, j’ai mis les pattes en Suède pour la toute première fois. Wouf, mission accomplie.

Les principales étapes

Göteborg

Bohuslän

Torsö

Côte Baltique

Ystad

🚢 Entrée officielle en Suède : moi aussi, j’ai mon passeport !

À la sortie du ferry entre Helsingør et Helsingborg, on passe la douane suédoise. Mes humains avaient bien fait les choses :

  • Passeport européen à jour

  • Vaccin contre la rage bien noté

  • Et surtout, déclaration d’entrée sur le site des douanes suédoises quelques jours avant (je ne suis pas un colis, mais faut quand même m’annoncer).

On s’est donc arrêtés à la sortie du ferry. Une agente, blonde, a vérifié mon numéro de puce et le passeport. 💡 En Suède, tous les chiens venant de l’étranger doivent être déclarés à l’arrivée, même pour les vacances ! 🎉 Tout était en ordre : j’étais officiellement autorisée à poser mes patounes sur le sol suédois.

Arrivée à Helsingborg

19h30, enfin à destination. L’hôtel, Home Hotel Grand Helsingborg accepte les chiens, oui… mais avec supplément ! 👉 300 SEK (environ 26 euros), peu importe qu’on reste une ou trois nuits. Moi, je suis restée polie à la réception, mais maman a levé un sourcil. Dans la chambre, bonne surprise : un coussin m’attendait.
Mauvaise surprise : je n’y rentrais qu’à moitié. J’ai essayé… sérieusement. Trois fois. En diagonale. En boule. En mode “limace”. Rien à faire. Heureusement, mon coussin personnel était dans le coffre. Côté repas, c’était un peu le casse-tête : les chiens ne sont pas admis dans le restaurant intérieur. Il y avait bien une terrasse, mais… trop froid ce soir-là.
Résultat : mes humains ont dû prendre des plateaux-repas dans la chambre. 💡 Astuce gourmande : pensez à charger vos assiettes avec plus de brochettes de poulet que nécessaire, comme ils l’ont fait. J’ai eu ma dose de réconfort.

👉 La fiche complète de cet hébergement est disponible dans notre section “Dog-Friendly Places”.

Matin calme à Helsingborg (enfin… presque)

Réveil en douceur ce matin. Enfin, façon de parler : maman était déjà debout aux aurores. On est parties toutes les deux pour une petite balade sur la place Stortorget, juste derrière l’hôtel. Il y avait une belle église en briques (Sankta Maria kyrka), plein de cafés et de restaurants en terrasse, quelques moineaux matinaux, et moi au bout de ma laisse, museau au vent. Un vrai moment privilégié entre filles. Pendant ce temps, papa dormait encore.

Mais pas pour longtemps : l’heure du petit déjeuner en solo approchait. Comme la veille, mes humains ont dû y aller chacun leur tour.

Avant de quitter Helsingborg, on est allés tous les trois dans le parc autour de la tour médiévale Kärnan. Une vraie séance photo avec papa à la manœuvre ! Il disait : “bouge pas”, “regarde là”, “tourne un peu la tête”… Comme si c’était facile de garder une pose avec tous ces oiseaux en arrière-plan

Nous n’avons peut-être pas donné suffisamment d’importance à Helsingborg.  Nous pensons que cette ville vaudrait bien la peine d’y passer 2 nuits pour la découvrir. Une ville bien plus à taille humaine que Goteborg, une ville avec de nombreux espaces verts. Nous regrettons de n’y avoir passé qu’une nuit _ A voir et à découvrir absolument.

Les humains de You

Jour 2 – jeudi 29 mai

🚗 En route vers Göteborg

Et puis hop, tout le monde en voiture direction Göteborg. Moi ? J’étais déjà calée sur la banquette arrière avant que papa ait fini de régler les rétros.

Après un trajet sans histoire depuis Helsingborg, l’entrée dans Göteborg, c’est une autre affaire : ville immense, grands axes routiers, zones industrielles, et surtout… un centre-ville en travaux. Même le GPS paniquait. “Tournez à droite” (impossible, c’est un trou). “Prenez la prochaine sortie” (elle n’existe plus). Bref, ambiance Tetris urbain.Autant dire que le charme scandinave, on ne l’a pas senti tout de suite.

🏡 Waterfront Cabins : une caserne tout en bois et en métal

À l’arrivée… disons-le franchement : ça surprend. Le site des Waterfront Cabins, c’est une enfilade de bâtiments en bois de différentes couleurs, reliés par des passerelles métalliques. Un peu comme une caserne modernisée, ou une colonie de vacances futuriste.Pas franchement cosy, ni poétique, mais… fonctionnel.

👉 Ce lieu fait partie d’un projet de réhabilitation urbaine du quartier portuaire de Frihamnen, encore en pleine transformation. On vous racontera tout ça dans un article à part.

Heureusement, les alentours offrent des berges accessibles, un peu de verdure et même des chemins pour se balader tranquillement avec moi.
Et ça, ça compte. Dès notre installation, j’ai trouvé ma place préférée : un immense appui de fenêtre dans notre mini-logement.
Parfait pour surveiller les voisins, compter les mouettes ou piquer un somme en hauteur comme un félin de luxe.

👉 La fiche complète de cet hébergement est disponible dans notre rubrique “Dog-Friendly Places” mais également quelques explications sur la réhabilitation du site industriel de Frihamnen

Jour 3 – vendredi 30 mai

🐶 Trop de ville pour une grande chienne

Après notre arrivée dans Göteborg, le constat était clair : trop de bruit, trop de chantiers, trop de stress, et franchement, pas l’idéal pour une doguette comme moi. Alors ce matin-là, mes humains ont dit : c’est bon, on quitte le vacarme. Direction les îles !
(Parce que oui, ce voyage est pensé aussi pour moi 🐾)

🚢 En route vers Styrsö et Vrango

Départ du petit port de Saltholmen, à quelques minutes en voiture du centre de Göteborg. On grimpe à bord d’un ferry direction Styrsö
Mais petite erreur d’orientation : on s’est trompé d’arrêt 😅Au lieu de Styrsö Skäret, on a débarqué à Styrsö Bratten. Et tant mieux ! Cette erreur nous a offert une belle découverte : le Café Öbergska, niché dans un jardin plein de fleurs et de plantes aromatiques. Une terrasse ensoleillée, des tables accueillantes.

Après cette halte, on a pris le temps de marcher jusqu’à Styrsö Skäret. Des petits sentiers, des maisons rouges typiques et des panoramas à couper le souffle. J’ai même posé pour quelques photos (il faut bien alimenter mon fan club 🐾). Une vraie bouffée d’air frais et de tranquillité.

On a repris le ferry pour Vrångö, une île encore plus sauvage. Là, c’était mon moment : balade au bord de l’eau, rochers à escalader, longues pauses nez au vent. Et toujours ces bruits de nature, sans voiture ni klaxon. Juste le bruit des oiseaux et de mes griffes sur les cailloux.

Avant de reprendre le ferry pour rentrer, on a fait une dernière pause au Popsicle Café, juste en face de l’embarcadère. La terrasse était baignée de soleil, et les serveuses super attentionnées avec moi.  J’étais crevée, alors je me suis tout simplement affalée sur la terrasse, les babines au vent.

🚢 Retour à Göteborg (et à la réalité sonore)

Pas de sieste dans le ferry cette fois-ci : les bruits de moteur au départ et à l’arrivée sont vraiment puissants, et ça me stresse à chaque fois.
Je me suis bien collée à mes humains pour rester zen jusqu’au bout. Heureusement, une petite balade au bord de l’eau près des Waterfront Cabins a aidé à relâcher la pression.  Demain, on quitte Göteborg pour rejoindre Smögen, et là, il paraît qu’on va voir des couchers de soleil de rêve. J’ai hâte !

« Ici, les rochers parlent bas, le vent s’infiltre dans les pins, et les cabanes rouges regardent la mer. »
Bienvenue dans le Bohuslän

Jours 4 à 7 – Séjour à Kungshamn

Repos, découvertes et premières impressions du Bohuslän

Après les ferries, les klaxons, les détours et les bruits de moteurs… enfin un peu de silence. Direction Kungshamn, juste en face de Smögen, pour trois nuits de pause bien méritée. Cap sur le Wiggersvik Camping, entre mer et rochers. À notre arrivée, maman a cligné des yeux, regardé le chalet en bois perché sur son promontoire… et s’est exclamée : “Waouw, c’est génial vu d’ici !” Mais… c’est en ouvrant la porte que l’ambiance s’est un peu gâtée. Lino d’un autre temps, cuisine qui sentait bon les années 70. Bref, pas exactement le grand luxe.  Moi ? Aucune plainte.  On m’a installé mon coussin préféré à l’ombre sur la terrasse, avec vue sur les pins et l’eau en contrebas. J’ai même trouvé un lit oublié dans la chambre d’appoint, parfait pour mes siestes impromptues. Adopté direct.

Une après-midi pour souffler

Pas de programme, pas de pression. Les humains ont déballé les affaires, râlé un peu sur les placards vintage, pendant que moi, j’étais en mode relaxation intégrale sur ma terrasse ombragée. En fin d’après-midi, on est allés explorer les rochers derrière le camping.
Un sentier sauvage, la mer qui s’étire au loin, une lumière douce sur les maisons rouges. Un petit goût de Scandinavie paisible, comme on l’espérait.

Fin de journée… sans soleil, mais avec tranquillité

Juste avant le dîner, maman et moi avons testé la fameuse “plage pour chiens” indiquée sur le plan du camping.
Plage ? Eh bien… une zone rocailleuse à peine dégagée, parfaite pour les fous de l’eau, ceux qui se jettent dedans sans réfléchir Mais moi ? Je suis une grande dame. J’ai regardé les vaguelettes, j’ai testé du bout des coussinets… et j’ai fait demi-tour sans regrets. Pas de coucher de soleil flamboyant ce soir – juste un ciel voilé, une brise douce, et un grand calme qui fait du bien. Et moi, installée sur mon coussin à l’ombre, j’ai dormi d’une seule oreille.
On m’a dit que Smögen, c’était autre chose…

🐾 Smögen, ses cabanes rouges… et mon museau qui voit en gris

Alors là, on m’avait vendu du rêve. “Tu verras Urielle, Smögen, c’est magique ! Les petites maisons de pêcheurs rouges, une carte postale vivante…”
Oui, bon. Rouge, vert, bleu ? Moi, j’ai une vision canine du monde, hein. Tout est plus ou moins beige dans ma tête. Alors vos cabanons de pêcheurs, ils auraient pu être violets à pois dorés, je vous aurais sortie exactement la même tête.

Et puis soyons honnêtes : même si c’est joli, pour moi, c’est pas marrant. Parce que qui dit “lieu touristique” dit aussi… laisse obligatoire.
Alors pas de galop improvisé, pas de petite trempette dans le port, pas même le droit de renifler un vieux filet de pêche oublié sous une barque. Non. Collée à maman. En laisse. En mode trottinette sage. Mais faut avouer que même en niveaux de gris, le port de Smögen a un certain charme.
Des bateaux qui vont et viennent, quelques promeneurs (en ce début juin, car en pleine saison touristique, ça doit s’agiter comme des fourmis), des odeurs de poisson dans des restaurants dans lesquels je ne suis pas la bienvenue (juste aux terrasses, mais bon le temps ne s’y prête pas …) Et surtout, des passerelles en bois à arpenter le museau au vent (ou collée à maman, donc, mais avec panache).

🎨 Le saviez-vous ? Le “rouge Falun”, pas juste pour décorer

Le fameux rouge que l’on retrouve partout en Suède, c’est le “rouge Falun” (Falu rödfärg). Un pigment ancien, naturel, à base de cuivre extrait des mines de Falun. Il est utilisé depuis des siècles pour protéger le bois des maisons contre le vent, l’humidité et les petites bêtes.
Rustique, solide, intemporel.

« Bon… même avec une touche d’ocre minérale, ça reste du beige dans mes yeux de dogue. »

Fjällbacka – Les jolies ruelles et les longues balades… en laisse, bien sûr

Soyons clairs. Fjällbacka, c’est très joli. Trop joli, même.
Le genre d’endroit où tes humains s’exclament toutes les deux minutes :

“Regarde cette maison !”
“Oh, celle-là, je pourrais vivre ici…”
“Enfin… trois mois par an, parce qu’on est quand même en Suède.”

Mais pour moi, Urielle, dogue en mission tourisme, cette journée avait un goût bien particulier : celui de la laisse qui tire et de l’absence totale de liberté. Dès notre arrivée sur le parking, c’était plié. On a tourné à gauche et on a commencé à serpenter dans de jolies ruelles bordées de maisons parfaites, avec leurs volets blancs et leurs jardins trop bien entretenus pour qu’un chien puisse y faire un pas. Tout est beau. Tout est propre.
Tout est interdit.  Pas question de vadrouiller au gré des odeurs. Pas question de piquer un sprint vers une mouette. Non. En laisse. Collée à maman. Avec interdiction de baver sur les clôtures en bois.

🏡 Ville de riches ou catalogue d’inspiration Pinterest ?

Après cette boucle dans les hauteurs, on est revenus vers la voiture… et là, direction l’autre côté. Balade le long de l’eau, entre pontons privés, cabanes de pêche repeintes et yacht prêts pour la photo Insta.
C’est beau, oui. Mais tu sens bien que c’est pas fait pour les grandes foulées poilues. On chuchote presque, ici. Et moi, je me demande si j’ai le droit de respirer bruyamment. Maman, elle a regardé les maisons et les pontons en soupirant :

“Tu crois qu’il y a vraiment des gens qui vivent ici ou c’est juste des maisons de vacances pour les riches ?”
Moi, j’avais déjà ma réponse : aucun chien ne vit ici à l’année. Je te le garantis.

🧗 Papa, l’alpiniste du dimanche

Et puis, la cerise sur le kladdkaka : Papa a voulu grimper le Vetteberget. Tu sais, la falaise au-dessus du village, avec vue à 360 degrés et tout le tralala.  Mais maman et moi, on a décidé qu’on avait atteint notre quota de perfection Pinterest pour la journée.
Retour à la voiture, fenêtres entrouvertes, sieste improvisée. Pendant que monsieur escaladait du granit en mode randonneur conquérant, nous, on écoutait les mouettes en grignotant des biscuits secs.

Urielle a son avis mais nous vous partageons aussi le nôte 🙂 Smogen, c’est la carte postale touristique, dont toutes les photos de tous les voyageurs font le tour du monde. Sinon, il y a une belle balade sur les rochers qui vaut bien la peine (sauf qu’à mi-parcours on s’est fait rincés) ! Fjallbacka, c’est beau ! C’est un village, à contrario de Smogen qui, pour moi est un lieu touristique exclusivement. Donc je trouve que ça vaut la peine d’y passer une après-midi et de profiter de l’ambiance.

🐾 Enfin libre !

Sur le chemin du retour vers Kungshamn, après une journée à trottiner en laisse comme une princesse bien élevée, maman et papa ont eu la meilleure idée du monde : un petit détour sauvage près de Bovallstrand. Là, dans une crique tranquille, loin du flot de touristes et des interdits à quatre pattes, plus personne pour me retenir. J’ai bondi, j’ai couru, j’ai tourné en rond comme une folle, j’ai grogné de joie, sauté dans les buissons, aboyé au vent. Bref, j’ai pété un câble. Et c’était génial. Pour la première fois de la journée, je me suis sentie à ma place.

Comme quoi, le plus beau spot, c’est souvent celui qu’on ne cherchait pas.

“Ici, la forêt touche l’eau, les pontons grincent doucement, et le lac respire en silence.”
Bienvenue au bord du Vänern

Jours 7 à 9 – Découverte de Torso

Après trois nuits sur la côte du Bohuslän, entre les rochers de Smögen et les ruelles de Fjällbacka, on a plié bagage. Direction : l’intérieur du pays.
J’étais un peu sceptique, moi, à quitter la mer, mais bon… maman avait parlé d’un immense lac à découvrir. Le lac Vänern, qu’ils disent.
5 650 km² d’eau douce – apparemment, c’est le plus grand de Suède. Une mer sans sel, sans marée… mais avec tout plein d’odeurs nouvelles. J’étais partante.

Sur la route, on a fait une pause à Lidköping. Enfin une étape digne de ce nom : pas de muselière urbaine, pas de touristes, pas de laisse ! J’ai pu trotter librement depuis le Seaside View Point jusqu’au port, avec le museau dans le vent et les oreilles en mode radar.
Le lac Vänern ? Gigantesque. J’ai entendu maman dire que c’était le troisième plus grand d’Europe… ça en fait de l’eau.
Mais moi, vous me connaissez : l’eau, c’est joli de loin. Très loin.

Après la pause à Lidköping, on a repris la route pour rejoindre l’île de Torsö. Oui oui, une île sur un lac. Moi non plus je ne comprenais pas trop, mais tant que ça ne veut pas dire “prendre le bateau”, je suis partante. Arrivés à notre logement, le Laxhall Hotell Krog Konferens, maman était aux anges : de jolies maisons d’un étage, toutes orientées face au lac, avec une grande terrasse en bois. Mais l’euphorie n’a pas duré. Pas de barrière autour de la terrasse (et moi, je suis du genre à vouloir explorer), et surtout… un escalier traître pour accéder à la porte. Un truc en bois ajouré, sans contre-marches, complètement anti-dogue allemand. J’ai bien failli y laisser mes deux pattes arrière. Résultat : j’ai attendu qu’on m’aide, comme une princesse en détresse. Heureusement, une fois installée, j’ai retrouvé ma place dans un canapé. 

Torso Beach

Ah, cette plage ! Petite, sauvage, bordée de forêt…  Pas de panneau « interdit aux chiens », pas de gamin qui crie, pas de touriste en claquettes.
Juste nous, le vent et ce sable blond parsemé d’herbe folle. J’ai bondi comme une jeune gazelle (ou presque), le nez au sol, la queue en drapeau, complètement libre de poser mes grosses patounes où bon me semblait. Maman me lançait ma balle ou/et un baton et parfois, difficile de savoir dans quelle direction je devais courir en premier.  C’était trop bien !

Le lendemain, on a pris un sentier derrière notre hébergement. Pas besoin de carte : le museau mène, les oreilles écoutent, et les pattes suivent. On a traversé une forêt de pins silencieux, le sol couvert de mousse et de racines qui jouent aux pièges à bipèdes. Puis, au détour d’un virage, la vue : le lac Vänern, immense, infini, brillant sous un ciel changeant. Même moi, qui n’aime pas l’eau, je suis restée un moment à le regarder sans broncher. C’est dire comme c’était beau ! Le sentier descendait vers les rochers. Des vrais, massifs, polis par le vent et les années. Je me suis installée sur l’un d’eux, bien à plat, les coussinets au frais, et j’ai observé. Pas besoin de jouet, pas besoin de friandise. Juste ce moment suspendu.

Torsö, le paradis du chien tranquille !

Pas de foule. Pas de circulation. Pas de stress. Juste de la nature, des odeurs, des siestes et des balades sans fin. J’ai trouvé mon rythme ici. Pas besoin de courir. Juste de flâner.

Pour finir cette belle parenthèse au bord du lac, maman a eu droit à son coucher de soleil ! Perso, je me fiche un peu de voir cette grosse boule descendre sur l’eau, mais si maman est contente, moi aussi ! Demain, départ pour Nykoping et d’autres aventures.

« Ici, la rivière de Nyköping s’évase dans des quais de bois paisibles. Ailleurs, les sentiers serpentent, traversent îlots sauvages et petites criques — même les grandes pattes s’y épanouissent. »
Bienvenue à Nyköping et dans la réserve de Stendörren.

Jours 9 à 11 – Nykoping

🐾 En route vers Nyköping

Ce matin-là, on a quitté Laxhall sous un ciel pâle et silencieux. Le lac dormait encore, et moi j’ai pris une dernière bouffée d’air au bord de l’eau avant de grimper à bord. Direction Nyköping. Sur la route, rien ne dépasse. Les limitations sont claires, les radars bien visibles, et mes humains — comme de vrais Suédois d’adoption — roulaient réglo, tranquilles, posés, pendant que je m’installais pour ma traditionnelle sieste de trajet. Le paysage ? Des forêts, des champs, des maisons rouges ici et là. Pas grand-chose à flairer depuis l’arrière du véhicule, mais une atmosphère calme et ordonnée, comme j’aime. On s’est arrêtés une fois  — pause eau, pipi, gratouilles — parce que voyager avec un dogue, c’est du sérieux. Puis l’air a changé. Plus frais, plus salin. La mer se rapprochait. On a traversé quelques ponts, longé une rivière, et Nyköping s’est doucement dévoilée. Une ville à taille humaine, posée entre terre et Baltique. L’endroit parfait pour poser les pattes quelques jours.  On est arrivés en ville en début d’après-midi. La rivière coulait tranquillement entre les quais, et tout avait l’air… bien rangé. C’est vraiment une spécialité suédoise, ça : les choses sont calmes, propres, silencieuses, comme si tout le monde savait parfaitement où il devait être.

L’hôtel s’appelait Home Hotel Kompaniet, et je vous le dis tout de suite : pas mal du tout pour un grand chien comme moi.
Dès qu’on est entrés dans la chambre, j’ai flairé un truc : on m’attendait. Sur place :

  • un drap posé sur le canapé, pour que je puisse y grimper sans (trop) culpabiliser,

  • un coussin au sol – bon, il faisait la moitié de moi, mais c’est l’intention qui compte,

  • et une gamelle déjà installée. J’aurais préféré qu’elle soit pleine, mais on ne peut pas tout avoir.

Bref, j’ai vite pris mes marques. Mes humains aussi, même si les chiens ne sont pas admis au restaurant. La réceptionniste leur a proposé une table près de l’accueil, mais ils ont choisi de descendre chacun leur tour pour manger. Pendant ce temps-là, moi, je gardais la chambre – comme une grande, digne et affalée sur le canapé.

Une fois tout le monde installé, on est sortis. L’hôtel est idéalement situé : il donne directement sur la promenade qui longe la rivière. Autant vous dire que mes pattes n’ont pas eu besoin d’être motivées longtemps. À droite, un petit sentier tranquille, bordé d’herbe haute et de bancs. L’eau coulait doucement, des mouettes criaient au loin, et l’air sentait bon l’herbe fraîchement coupée. C’était calme. Fluide. Je marchais sans tirer, juste le nez au ras du sol, avec ce bonheur simple d’être ensemble, en mouvement, sans but précis. La balade nous a menés jusqu’au parc de Vallarna, un bel espace vert au pied des vestiges d’un ancien château. Là, j’ai pu trotter un peu plus, grimper sur les rochers et me poser à l’ombre pendant que mes humains prenaient quelques photos. Ici, le temps s’écoule lentement, entre rivière, feuilles et silence.

🐾 Une journée à Stendörren – Le tour d’Apskär

Le lendemain, on a roulé jusqu’à Stendörren, une réserve naturelle en bord de mer, là où la forêt touche l’eau et où les rochers plongent directement dans la Baltique. Nous avons choisi de faire le tour de la petite île d’Apskär, une boucle d’environ 2,5 km. Le chemin, bien balisé, passe entre rochers, bosquets de trembles et passerelles en bois. Une balade comme je les aime : du calme, des odeurs, du vent frais, et juste assez de relief pour faire travailler les coussinets. Tout s’est bien passé… jusqu’à la fameuse passerelle en métal. À l’aller, confiante et naïve, je l’ai traversée sans me poser de questions.
Mais au retour, ah ! J’ai reconnu le piège : cette passerelle bouge sous les pattes. Je me suis arrêtée net. Impossible d’avancer.
Mes humains ont tenté la négociation, les encouragements, le ton doux… rien n’y faisait. Il a fallu insister, rassurer, supplier un peu, et finalement, dans un grand moment de courage digne d’un film, j’ai accepté de passer.

Le reste du sentier s’est déroulé sans encombre, avec des vues magnifiques sur la mer, des pierres tièdes sous les pattes et des trembles frémissants tout autour. Pas de baignade pour moi, bien sûr – je me suis contentée de tremper les pointes des pattes, comme toujours, histoire de faire illusion.  C’était une vraie parenthèse sauvage, à ma mesure : pas trop longue, pas trop difficile, mais pleine de sensations.

🐾 Dernier soir à Nyköping – Une promenade entre ville et verdure

Après notre journée à Stendörren, on a décidé de profiter encore un peu de Nyköping avant de reprendre la route. En fin de journée, nous sommes partis pour une dernière balade, le long de la rivière, côté port. La promenade est large, calme, bordée de petites terrasses, de bateaux amarrés et de quais en bois. En avançant, nous avons rejoint un grand parc urbain, un peu plus animé, mais toujours paisible. Et au bout du parc : une zone dédiée aux chiens, bien aménagée, avec assez d’espace pour trotter librement et se dégourdir les pattes. J’ai fait le tour, reniflé quelques herbes et couru librement après un bâton.  Sur le chemin du retour, tout était calme. L’eau, les pas, le vent dans les arbres. Une soirée simple, juste comme il faut pour clore une étape. Demain, une nouvelle ville nous attend.

🗺️ Stendörren, un archipel entre terre et mer

Située sur la côte sud-est de la Suède, entre Nyköping et Trosa, la réserve naturelle de Stendörren s’étend sur environ 923 hectares. Elle fait partie d’un archipel côtier typique de la mer Baltique, composé de nombreux îlots, presqu’îles et chenaux peu profonds. Son nom, “la porte de pierre”, fait référence à son rôle historique de passage vers l’archipel extérieur. Aujourd’hui, Stendörren est un lieu de promenade accessible à tous grâce à un réseau de passerelles en bois qui relient les petites îles entre elles, permettant de marcher littéralement “au-dessus de la mer”. On y trouve des sentiers balisés, des zones de pique-nique, quelques cabanes d’observation, et une belle variété de paysages : rochers polis, forêts claires, prairies littorales et criques abritées. C’est une zone protégée, à la fois facile d’accès et vraiment dépaysante, idéale pour une découverte en douceur du littoral suédois.

Moulins rouges, champs ouverts, lumière douce sur la mer.
Bienvenue sur Öland, l’île où le vent raconte l’histoire.

Jours 11 à 13 – L’île d’Öland

🐾 Et le lendemain, cap au sud…

Après une nuit paisible à Nyköping, on a repris la route dès le matin. Direction l’île d’Öland, tout au sud. Pas de détour, pas de halte prolongée : juste quelques arrêts pratiques pour que je m’étire un peu.

Dans l’après-midi, nous avons atteint notre destination : le petit port de Mörbylånga et l’hôtel Magasin 1, notre point de chute pour deux nuits. Un endroit calme, sans fioritures, mais avec une belle terrasse, de la verdure à proximité et une vue dégagée sur la mer. Autant dire que j’ai vite validé.

À peine installés dans la chambre, mes humains ont aperçu au loin une grande silhouette grise… qui ressemblait étrangement à moi. Intrigués, on s’est approchés. Et surprise : c’était bien une autre dogue allemande ! Une demoiselle vive, joyeuse, un peu plus jeune que moi. On s’est saluées comme il se doit — nez à nez, truffe contre truffe, puis une petite course pour faire bonne mesure.
C’était la première rencontre canine de mon gabarit depuis le début du voyage, et ça m’a fait un bien fou. 

Une rencontre rare, une autre dogue

🌿 Balade au bord de la mer… et cygne peu coopératif

La soirée se poursuivait sous une belle lumière dorée, alors on a allongé la promenade le long de la mer. Un sentier paisible, des bancs, l’odeur des algues et du silence. Et soudain, au détour d’un virage, un cygne.

Majestueux, oui. Mais aussi passablement irrité par ma présence. Je m’étais approchée doucement, sans mauvaise intention. Mais lui n’était pas d’humeur à faire ami-ami.
Il s’est mis à souffler fort, à cracher, à taper des palmes sur l’eau et à battre des ailes comme s’il allait décoller pour me foncer dessus. Mes humains ont eu un vrai moment de panique : ils pensaient qu’il allait me charger.
J’ai reculé — dignement, bien sûr — mais avec une petite montée d’adrénaline. Pas besoin de finir trempée et plumée. On s’est donc éloignés calmement… mais sans demander notre reste.

Le soir venu, nous sommes allés dîner au restaurant de l’hôtel. Bonne surprise : j’ai pu accompagner mes humains, pas dans la salle principale, mais dans un petit coin cosy près du bar. Fauteuils confortables, ambiance tamisée, et surtout : un espace tranquille rien que pour nous.
Je me suis installée au sol, j’ai poussé un petit soupir de contentement, et je me suis endormie comme une bûche pendant que mes humains savouraient leur plat. Parfaite soirée, chacun à sa façon.

Avant de monter se coucher, on a fait une balade digestive le long du port. Le ciel était tout en nuances, l’eau immobile, les bateaux silencieux.
Un moment simple, presque suspendu. Rien d’extraordinaire, mais tout ce qu’il fallait pour finir cette journée bien remplie, apaisée et ensemble.

🐾 Cap vers le nord de l’île : le château de Borgholm 

Après une bonne nuit à Mörbylånga et une promenade matinale le long du port, nous avons pris la route vers le nord d’Öland, direction Borgholm. Un nom qui sonne comme un lieu de conte, et franchement, l’endroit était à la hauteur.

Tout en haut de la colline, le château de Borgholm surplombe la mer, impressionnant, même pour une dogue allemande habituée à en imposer. Et là, bonne surprise : les chiens sont admis dans l’enceinte du château !
J’ai donc pu entrer moi aussi, passer les grandes portes de pierre, explorer les cours, les recoins, les escaliers… Une vraie promenade à travers le temps.
J’ai tout inspecté, avec la concentration d’un chien de garde en mission, et le style d’une grande dame en visite d’État. Et apparemment, j’ai fait mon petit effet : on m’a souri, on m’a complimentée, et j’ai même eu droit à quelques photos.

🏰 Le château de Borgholm — Un site à ne pas manquer

Situé sur les hauteurs de la ville, le château de Borgholm est l’un des sites historiques les plus emblématiques de l’île d’Öland. Construit à l’origine au XIIᵉ siècle, puis reconstruit et modifié jusqu’au XVIIᵉ siècle, il fut ravagé par un incendie en 1806. Il en reste aujourd’hui une vaste ruine spectaculaire, avec une vue imprenable sur la mer.

Les chiens sont admis sur l’ensemble du site, tenus en laisse.
🎟️ L’entrée est payante, mais l’expérience vaut le détour.
📷 Le lieu est très photogénique, avec des escaliers, des cours, et des passages voûtés à explorer.
⏱️ Comptez environ 1h30 pour en faire le tour tranquillement.

💡 Astuce : en été, privilégiez une visite en fin de journée pour éviter la foule et profiter des plus belles lumières.

🏙 Balade en ville et déjeuner chez Pappa Blå
Après cette visite royale, on a repris la voiture pour rejoindre le centre de Borgholm, où mes humains avaient repéré une terrasse ensoleillée pour déjeuner : le restaurant Pappa Blå.

Et là, je dois dire que j’ai été accueillie comme une invitée à part entière. Nous avons été installés dans un coin agréable, à l’ombre. Le patron est venu me saluer avec un grand sourire, et la serveuse a été adorable. Pas de remarques, pas de regards gênés — au contraire. Une gamelle d’eau est même arrivée sans qu’on la demande.
Pendant que mes humains profitaient de leur repas (visiblement très satisfaits), moi j’étais allongée tranquillement sous la table, à savourer l’instant. Ce genre de pause, où chacun trouve sa place sans stress ni compromis, ça change tout. Ça devrait être la norme.

🌬️ Des ailes dans le vent : les moulins de Störlinge
Après le déjeuner, nous avons poursuivi l’exploration de l’île en prenant la route vers l’est, direction Störlinge, un petit hameau connu pour sa rangée de moulins traditionnels.

Alignés au bord du champ, cinq grands moulins rouges se dressaient dans le vent comme s’ils attendaient qu’on vienne leur rendre visite. J’ai trouvé ça un peu étrange au début — ces grands machins avec des ailes géantes qui grincent au vent, ça impressionne — mais bon, ils avaient l’air plutôt inoffensifs.

Nous avons flâné un peu dans les hautes herbes, pris quelques photos, écouté le vent, et profité du calme. Pas un bruit, presque personne. Un petit détour simple, mais qui valait le coup d’œil.

🌾 Un crochet par les moulins de Lerkaka
Sur la route après Störlinge, nous avons fait un petit détour pour aller voir les moulins de Lerkaka, souvent cités comme les plus authentiques de l’île. Et là, rien à voir. Alignés le long de la route, ces moulins ont vraiment du caractère. Bois plus brut, structures un peu penchées, portes anciennes… Ils ont l’air d’avoir traversé les âges, sans se faire refaire le plumage tous les deux ans. Même moi, j’ai senti qu’on était devant quelque chose de plus vrai.

🌬️ Les moulins de Störlinge… et ceux, plus authentiques, de Lerkaka

Le petit site de Störlinge Windmills, à l’est de Borgholm, aligne cinq moulins en bois rouge, typiques du patrimoine rural d’Öland. Facile d’accès et bien entretenu, il offre une jolie pause dans un cadre champêtre. Ces moulins sont des “stubbkvarnar”, ou moulins sur pivot : la structure entière pouvait être orientée face au vent grâce à un axe central.

À l’époque, chaque famille ou petit groupe de fermes possédait son propre moulin, souvent installé près de la maison. Cela explique pourquoi Öland comptait autrefois jusqu’à 2 000 moulins, dont environ 350 subsistent encore aujourd’hui. Le site de Störlinge est agréable mais fortement restauré, et les moulins visibles ne sont pas tous d’origine.

✨ Pour une expérience plus authentique, un passage par le site de Lerkaka s’impose : les moulins y sont plus anciens, moins restaurés, alignés le long d’un petit chemin bucolique. On y sent davantage l’âme du patrimoine rural d’Öland… et c’est bien moins touristique.

🏖️ Dernière balade sur la plage de Bläsinge

Et puis, pour finir la journée, mes humains ont eu une très bonne idée : une grande balade sur la plage de Bläsinge. Pas de laisse, pas de monde, juste la mer, le vent, et moi. J’ai trottiné, j’ai creusé un peu (j’avoue), et j’ai couru comme une folle sur le sable mouillé. Mais à un moment… j’ai vu quelque chose dans l’eau. Un truc, énorme, sombre, partiellement submergé. Et là, j’ai été absolument convaincue qu’il s’agissait d’un animal monstrueux. J’ai aboyé. J’ai reculé. J’ai bondi en l’air comme un cabri en panique. J’ai tourné autour en piaillant. Mes humains riaient, mais moi je ne rigolais pas du tout. Pendant dix bonnes minutes, j’ai mené ma petite enquête – sans jamais, bien sûr, oser poser une seule patte dans l’eau. Bon… il s’est avéré que c’était juste un rocher. Un gros. Immobile. Et pas menaçant. Mais franchement, mieux vaut une Urielle méfiante qu’une Urielle mouillée, non ? Après ça, je me suis calmée, et on a prolongé la balade dans la lumière dorée. Une belle fin de journée. Et cette fois, c’était vraiment la cerise sur la truffe.

🐾 Derniers pas à Mörbylånga, en route vers Ystad

Après deux nuits au calme sur l’île d’Öland, il était temps de reprendre la route vers le sud. Direction Ystad, une ville dont j’avais vaguement entendu parler dans les conversations à base de “série policière”, “plages”, et “poisson frais”.
Mais avant ça, on a fait une pause à Kalmar, sur le continent.

🏰 Balade autour du château de Kalmar
Nous n’avons pas visité l’intérieur du château (les chiens ne sont pas autorisés), mais ça ne nous a pas empêchés d’en profiter. Le château est magnifique vu de l’extérieur, avec ses tours rondes, ses douves, et ses reflets dans l’eau.
Et surtout, il est entouré d’un grand parc, de chemins tranquilles et d’arbres centenaires. Une promenade parfaite pour se dégourdir les pattes, respirer un peu, et se laisser bercer par l’ambiance un peu royale du lieu.

🌸 Une parenthèse fleurie (et inattendue)
Juste à côté du château, mes humains ont décidé de faire un petit tour dans le cimetière adjacent. Et franchement ? C’était… paisible.
Des allées fleuries, de la pelouse bien entretenue, des bancs sous les arbres, et une vraie atmosphère de calme. J’ai trottiné doucement entre les allées, sans bruit, comme si je comprenais qu’ici, on marchait plus lentement.
Ce n’est pas un lieu habituel pour une promenade canine, mais j’ai bien aimé. Un moment de tranquillité simple, avant de reprendre la route.

🏰 Le château de Kalmar — une icône suédoise

Situé sur la côte sud-est de la Suède, le château de Kalmar (Kalmar Slott) est l’un des châteaux les mieux conservés du pays. Construit au XIIᵉ siècle et transformé en forteresse Renaissance au XVIᵉ, il a joué un rôle central dans l’histoire nordique, notamment lors de l’Union de Kalmar (1397), qui a brièvement uni la Suède, le Danemark et la Norvège.

🎟️ La visite intérieure est payante et comprend des expositions historiques et des reconstitutions.
🐾 Les chiens ne sont pas autorisés à l’intérieur, mais les extérieurs valent à eux seuls le détour.
🌿 Le château est entouré de beaux sentiers de promenade, de douves, de pelouses, et de jardins.
🌸 Juste à côté, le vieux cimetière offre aussi un lieu de balade calme, verdoyant et peu fréquenté.

💡 Conseil : en haute saison, privilégiez une visite tôt le matin ou en fin de journée pour plus de tranquillité.

Maisons pastel, cabanes de plage et ruelles pavées baignées de lumière.
Bienvenue à Ystad, entre douceur de vivre et charme suédois.

Jours 13 à 17 – Fin du voyage à Ystad

Sur la route de Ystad – direction le sud

Après cette belle pause autour du château de Kalmar, il était temps de reprendre la route. Direction Ystad, tout au sud de la Suède. Une longue descente tranquille, entre forêts épaisses, champs ondulants et villages discrets aux noms imprononçables. On sentait que le voyage avançait vers sa fin. Et sans vraiment se le dire, je crois qu’on avait tous envie de souffler un peu. Moins de roues, plus de racines.

🐾 Installation au Ystad Holiday House
Notre hébergement : un bungalow niché dans un vaste parc arboré, à deux pas de la mer. Des petites maisons jaunes au toit sombre, toutes avec leur propre coin de pelouse, une terrasse discrète protégée par une haie, et une atmosphère immédiatement reposante.À peine les sacs posés, on s’est regardés… et on a su. Deux nuits ? Trop court. On a donc contacté le responsable du domaine. Oui, il restait de la place. Oui, on pouvait prolonger.
Et juste comme ça, on a annulé Malmö sans le moindre remords et décidé de rester ici quatre nuits entières. On avait besoin de ça. De se poser, de respirer. Et je crois qu’Urielle aussi.

🌊 Premiers pas vers la mer
Une fois les choses posées, nous avons emprunté le petit chemin qui traverse les dunes. Et là, l’air, la lumière, le silence… tout invitait à ralentir.
Derrière les herbes hautes, des cabanes de plage multicolores alignées comme des perles sur un fil. Rouge, turquoise, jaune pastel, bleu ciel… toutes un peu de guingois, mais pleines de charme. Et devant ? La mer. Le sable. Le vent. Et personne.  Nous avons longé la plage. Urielle a trottiné, creusé ici et là, exploré les dunes avec curiosité et enthousiasme. C’était calme, simple, parfait. La lumière de fin de journée adoucissait tout. Le vent soufflait juste ce qu’il faut, la plage restait silencieuse. Et dans nos têtes, une certitude : on avait bien fait de rester.

🏘️ Le lendemain : découverte historique du vieux Ystad
Le matin suivant, après la balade d’Urielle sur la plage, nous avons pris la voiture pour nous rendre au centre historique d’Ystad, situé à environ 3 km de notre hébergement. Le parking ne manquait pas, et nous avons pu nous garer à proximité pour débuter la promenade. Nous avons directement plongé dans les ruelles du cœur ancien, bordées de maisons à colombages colorées, de volets peints et de façades ornées de fleurs. C’est un secteur qui respire le temps passé, où l’on savoure chaque détail, sans qu’il soit nécessaire de courir. 

Au fil des pavés inégaux, nous sommes passés devant plusieurs monuments emblématiques :

Le cloître franciscain (Klostret i Ystad), fondé en 1267 : un des monastères médiévaux les mieux conservés de Suède. Aujourd’hui transformé en musée, il est entouré d’un jardin de roses et de plantes aromatiques, et révèle une architecture gothique sobre et harmonieuse.

Juste à côté, une charmante maison à pans de bois rouges attire le regard. Il s’agirait de l’ancienne maison de Per Helsa, un apothicaire du XVIIIe siècle réputé pour ses remèdes à base de plantes. Devant elle, un jardin d’inspiration médiévale a été soigneusement recréé : carrés d’herbes médicinales, parterres de fleurs comestibles, allées bordées de buis. L’ensemble offre un décor à la fois paisible et pédagogique, comme un clin d’œil vivant aux savoirs d’antan.

Sur notre chemin, nous avons également admiré des bâtiments historiques comme Pilgrändshuset (la plus vieille maison à colombages de Scandinavie, datée de 1480), Änglahuset, Brahehuset, et Per Helsas gård — un îlot urbain entier de maisons à colombages, unique en Scandinavie.

🌳 Détour bucolique autour de l’étang
Juste à côté du cloître, un petit sentier nous a menés jusqu’à un charmant étang bordé de saules pleureurs. Des bancs ombragés, une fontaine au centre, de minuscules cabanes pour les canards sur l’eau… Ici, tout semble figé dans une paisible harmonie. On s’est posés un moment, simplement à écouter le clapotis de l’eau et à observer les reflets du ciel dans les feuillages. Une parenthèse de fraîcheur bienvenue après notre balade dans le cœur historique d’Ystad.

Après cette belle journée de découvertes, nous avons retrouvé avec plaisir notre petite maisonnette nichée sous les pins. Urielle, qui avait bien assez trotté pour une journée, s’est affalée avec un soupir théâtral sur son coussin.

🌧️ Une seule pluie … mais toute la journée
Le lendemain, la météo avait décidé de ne pas faire dans la dentelle. Une de ces journées où il ne pleut qu’une fois… mais sans interruption. De quoi faire passer la douche écossaise pour un concept sec. On a donc activé le mode “on est en pause” avec quelques escapades express avec Urielle, qui rentrait sans demander son reste. Demain est un autre jour !

Dernier jour, direction Skanör

Pour notre dernière journée en Suède, nous avons pris la route vers le sud-ouest, direction Skanör, tout au bout de la péninsule de Falsterbo. Après une journée complète de pluie, le soleil avait enfin fait son retour. Une lumière douce, des températures agréables… parfait pour clôturer notre voyage en bord de mer. Nous sommes arrivés par la rue principale, une petite artère bordée de restaurants, snacks et bars.

Avant toute chose, nous avons décidé de nous poser pour manger. Malgré l’affluence, nous avons été très bien accueillis sur la terrasse d’un des restaurants, et Urielle a pu s’installer à nos pieds sans que cela ne pose le moindre souci. L’ambiance était détendue, souriante, et le personnel parfaitement à l’aise avec la présence d’un grand chien. Nous ne savons pas si l’accès aurait été aussi simple à l’intérieur, mais sur les terrasses, l’accueil des chiens est clairement positif.

🐾 Direction la plage… et légère désillusion
Après le repas, nous avons pris à gauche en bout de rue, en direction de la plage principale.  Une plage de sable clair, immense et magnifique.
Mais une fois sur place… déception : l’accès à cette plage est strictement interdit aux chiens pendant toute la saison estivale, de 6 h à 20 h, même tenus en laisse Le règlement municipal est très strict et concerne toutes les plages de baignade de la commune. Aucune zone balisée, aucun compromis possible sur place.

🐕 Un petit coin autorisé… mais un accueil un peu froid
Heureusement, au nord du port de Skanör, une petite portion de plage est dédiée aux chiens, sur environ 150 mètres. Nous nous y sommes rendus, et Urielle a pu enfin trottiner un peu dans le sable. Mais même dans cette zone autorisée, l’ambiance était un peu froide. Très peu de chiens lâchés, des maîtres plutôt réservés, pas vraiment enclins à laisser leurs compagnons fraterniser. Rien de désagréable, mais ce n’était pas l’ambiance détendue qu’on aime retrouver entre chiens bien élevés. Et puis, comme pour souligner l’absurdité de la chose, la plage s’arrête pile là où commencent les fameuses cabanes colorées, parfaitement alignées sur la dune. On ne peut s’empêcher de se demander comment font les propriétaires de ces maisonnettes s’ils souhaitent y passer la journée avec leur chien. Restent-ils bloqués derrière une ligne invisible, à espérer une marée basse favorable ?

🌿 Une belle surprise derrière les dunes
Heureusement, tout juste derrière les cabanes, s’étend une vaste réserve naturelle : Skanörs Ljung. Et là, les chiens sont autorisés, à condition d’être tenus en laisse. Nous y avons fait une longue promenade, le long de la mer mais par l’intérieur des terres. Le sentier traverse une belle zone de dunes, de prairies et de marais, avec par endroits des vues dégagées sur l’eau.

Ce n’était pas le sable sous les pattes… mais c’était beau, calme, et accessible, ce qui, pour un dernier jour de voyage, était déjà une belle conclusion.

✨ Clap de fin à Skanör
Skanör a marqué la dernière étape de notre périple de deux semaines à travers la Suède. Une pause en bord de mer, un déjeuner au soleil, une balade entre dunes et réserves… C’était une façon simple et paisible de refermer cette parenthèse nordique.

Le lendemain matin, il était temps de reprendre la route. Direction Malmö, dernier point suédois avant le retour vers le continent. Nous aurions aimé profiter d’un dernier point de vue sur le célèbre pont de l’Öresund, mais sans détour de 50 kilomètres par l’ouest de la ville, aucun panorama ne se dévoile avant de s’y engager. Le pont surgit presque à la dernière seconde, comme pour dire : pas besoin de photo, le souvenir suffira.

Infos pratiques et budget

Nous avions entendu beaucoup de on-dits quant au coût de la vie dans les pays scandinaves. Pour être honnête, à l’exception des hôtels qui ne sont pas très “bon marché” (mais rien de plus que dans nos grandes villes ou touristiques), nous avons été agréablement surpris. La volonté des suédois de ne pas adhérer à l’euro et de vouloir conserver leur monnaie locale, la couronne est à notre avantage. Je vous détaille tout cela dans le tableau ci-dessous.

En conclusion: le voyage pour 17 jours a coûté un budget d’environ 3.900 euros. J’imagine qu’il est possible de le faire à moindre coût mais nous ne nous sommes pas privé au niveau des hébergements, nous avons été une fois par jour au restaurant, nous avons bu du vin … 

 

📅 Durée du voyage
17 jours en Suède, de fin mai à mi-juin – environ 3.400 km
Déplacement en voiture depuis la Belgique via l’Allemagne et le Danemark
Ferry de Puutgarden vers Rodby (45 min) et ensuite de Helsingor vers Helsingborg (20 min)
Prix : Puttgarden – Rodby – Helsingor – Helsingbor avec une voiture (les chiens sont gratuits) : 150 euros
Prix : Rodby – Puttgarden : 100 euros
https://www.scandlines.com/prices

Pour le retour nous avons traversé le pont Oresund qui relie Malmo à Copenhague. Le prix du passage  : +/- 60 euros

Prix de l’essence euros 95 : 1.5 euros

🐾 Voyager en Suède avec un chien (même catégorisé)
Aucune race interdite : la Suède n’a pas de liste de chiens dangereux. Même les chiens dits « catégorisés » (rottweiler, amstaff, etc.) sont autorisés. Les chiens doivent être tenus en laisse dans les lieux publics, et sous contrôle constant. Le comportement du chien prime sur sa race : un chien calme et bien éduqué ne pose aucun souci.

Les chiens sont généralement bienvenus sur les terrasses des restaurants et dans les hébergements signalés comme dog-friendly (mais vérifier les conditions au cas par cas).
Certaines plages sont interdites aux chiens en été (souvent de mai à août, entre 6h et 20h), même en laisse.
Dans les réserves naturelles, les chiens sont souvent autorisés en laisse, mais vérifie toujours la signalisation à l’entrée.

📄 Avant le départ : les démarches obligatoires
Passeport européen avec vaccin antirabique à jour (valide au moins 21 jours avant le départ)
Puce électronique (identification obligatoire)
Traitement vermifuge contre l’échinococcose non requis pour entrer en Suède depuis un autre pays de l’UE
Déclaration douanière à faire en ligne avant d’entrer dans le pays sur le site officiel :
privattjanster-djuranmalan.tullverket.se

Nous avions réservé tous nos hébergements sur FB à l’exception du Camping Wiggersvik à Kungsham

Tous nos hébergements seront détaillés dans nos fiches sur notre site : https://jevoyageavecmonchien.com/dog-friendly-places/

Budget global des hébergements : 2.200 euros.  Le supplément pour les chiens varie en général de 150 k à 300 k (14 euros à 25 euros). Rien n’est gratuit pour les hébergements pour les chiens.  

Nous avons constaté qu’en général ils sont bien acceptés mais bon ce n’est pas ce que l’on peut vraiment appeler “dog-friendly” 

🍴 Alimentation et alcool

Courses faites dans les ICA ou Coop pour les repas simples
A titre d’info : les supermarchés sont ouverts 7j/7
Le prix dans les supermarchés est sensiblement moins cher qu’en Belgique (toujours dû au cours de la couronne)

Quelques restaurants testés (souvent en terrasse)

Budget moyen repas :
Repas simple maison : 15–20 € pour deux
Repas au resto : 40 à 60 € pour deux selon le lieu – Le prix de l’alcool dans les restaurants est un des points qui donne le vertige. En général, un verre de vin coûte entre 9 et 10 euros. La bouteille : pas moins de 50 euros.

En Suède, i’alcool n’est pas vendu dans les supermarchés mais dans une chaîne de magasins spécialisés : Systembolaget

Le réseau Systembolaget, le monopole d’État suédois pour la vente d’alcool au détail (> 3,5 % vol.), compte environ 450 magasins répartis dans tout le pays, auxquels s’ajoutent une centaine d’agents partenaires (points de vente indirects)

On peut y trouver de bonnes bouteilles pour 7 ou 8 euros !

Pour les fumeurs: les cigarettes sont au même prix que ceux pratiqués au Luxembourg 🙂 Big surprise ! En Belgique, un paquet de Marlboro Longue (20 cig) coûte environ 11 euros. En Suède, nous avons payé 7.20 euros ! Donc pas besoin d’aller faire ses réserves avant de partir.

Plages
Accès souvent interdit en été (du 1er mai au 31 août environ), surtout sur les plages de baignade (badstränder).

Les plages peuvent être interdites :
toute la journée ou selon des plages horaires (ex. : 6h à 20h) même en laisse.
Quelques plages disposent de zones spécifiquement autorisées aux chiens, souvent signalées sur place (ex. : Skanör).
En dehors de l’été, l’accès est généralement libre (mais toujours vérifier la signalisation locale).

Réserves naturelles
Les chiens sont souvent autorisés en laisse, mais :
des périodes de restriction peuvent s’appliquer (souvent du 1er mars au 31 août pour protéger la faune),
certaines réserves sont entièrement interdites aux chiens (ex. : Måkläppen près de Falsterbo).
Toujours lire les panneaux à l’entrée de chaque réserve : les règles y sont clairement indiquées.

Lieux publics & villes
Les chiens sont bienvenus dans l’espace public, à condition d’être tenus en laisse.
Les terrasses de restaurants sont souvent accessibles sans problème, même avec un grand chien.
Il existe de nombreux parcs canins clôturés (hundrastgård) dans les villes, en accès libre.
Dans les transports en commun, les chiens sont acceptés dans la plupart des trains et bus régionaux (souvent dans des zones spécifiques ou selon l’horaire).

C’est ici que nous vous disons “Aurevoir” et vous remercions d’avoir suivi notre roadtrip en Suède avec notre fidèle Youyou.  

A très bientôt pour d’autres aventures !